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05 août 2016

Premier modèle, premier shooting. Comment ça s'est fait !




Après avoir découvert l'univers de la photo de mode par Steve Hiett, en 2013, l'idée de vouloir photographier, moi aussi, des modèles me trottait dans la tête.

Après plusieurs mois pour prendre mon courage à deux mains, c'est fin 2013 que je me décidais enfin à tenter l'aventure.
  
En toute naïveté, je me suis forcément heurté aux difficultés que peuvent rencontrer tous les apprentis-photographes n'ayant jamais photographié un portrait jusque là.

Il était bien entendu hors de question pour moi d'investir de l'argent à perte dans une agence de mannequin, juste pour me faire les dents.

N'étant plus étudiant depuis longtemps, je n'avais pas beaucoup de contact dans mon entourage à photographier. Quant à mes collègues de travail, ils ne correspondaient pas à mes exigences qualitatives. 

C'est alors que j'ai découvert, le système de la "pose contre photos". ("Time for Print" -tfp-, ou "Time for CD" -tfcd- en anglais ; "fotos en intercambio" en espagnol).

Ce n'est pas pour autant que les choses furent aisées. Car sans travail à montrer, sans preuve de ce dont je pouvais être capable avec un être humain au travers de mon viseur, les refus furent nombreux et parfois virulents.

En plus de cela, la présence de prédateurs sexuels prêts à tout pour abuser des modèles,  augmente considérablement la méfiance de celles-ci envers les photographes débutants. Et attendez vous à être suspectés de toutes les intentions malveillantes pour le seul crime d'avoir demandé à les photographier.
J'éliminais donc très rapidement de ma recherche tous les modèles féminins mais je persévérais pour atteindre mon objectif.

Et la persévérance, il faut en disposer à souhait, car le taux de réponse obtenu était d'une faiblesse battant tous les records, et les quelques retours étaient des refus.

Alors que la persévérance se transformait en obstination, je finis enfin par avoir une réponse positive.

Cependant, en grand néophyte que j'étais, et n'ayant clairement pas eu la jugeote de me documenter un peu sur la pratique de la photo de modèles, je fis face à des questions que j'étais loin d'avoir prévu.
- "Quel styles de photos souhaites tu faire ?"
- "Quels vêtements souhaites tu que je mette ?"
- "Où fera t-on le shooting ?"
- "Fera-tu des retouches ?"
- "Comment dois-je me coiffer ?"
- "Préfère tu que je sois rasé de prêt ou que j'ai une barbe de 3 jours?".
- "J'ai déjà des photos en costume. Que me proposes-tu d'autre?"
etc...

Dans une panique intérieure, je répondais alors instinctivement, et presque au hasard à toutes ces questions.

Les seules choses que j'avais prévu avant ça étaient d'ordre purement technique, à savoir un flash de 100Ws, un trépied, un parapluie argenté et des déclencheurs radio.
Autant dire que j'avais zappé complètement ce que je voulais photographié au bénéfice de ce avec quoi je voulais photographier. Je fonctionnais donc complètement à l'envers de ce qui doit être!

Leçon n°1 : Un photographe de modèle, ça pense d'abord au sujet, et ensuite à comment on le photographie.

Et je m'en veux encore pour la période choisie pour ce shooting : Janvier 2014, 8h30 am... Les températures étaient extrêmement froides, ce qui a plusieurs conséquences qu'une fois de plus, je n'avais pas anticipé: Doigts gelés rendant la manipulation de l'appareil photo difficile; les lèvres du modèle qui se gercent, sa peau qui rougit et s'irrite avec le froid.

Leçon n°2 : Un photographe de modèle, ça prend en compte la météo !

Et ce n'était là que le début des pépins.
Nous arrivons place du Louvre ; je sors et monte mon matériel, je commence à faire quelques photos, et là, deux types en costume arrivent et je ne m'attendais pas à ce qu'ils s'adressent à moi :

- Bonjour monsieur, vous avez une autorisation ?
- Une autorisation? Heu, non. Pourquoi ?
- Vous ne pouvez pas photographier ici, donc vous rangez tout ça!
- Ha... et c'est quoi cette autorisation ?
- Une autorisation de prise de vue, c'est là-bas dans cette aile qu'il faut la demander.
- On peut y aller tout de suite alors?
- C'est dimanche monsieur, c'est fermé; donc dépêchez vous de ranger ça svp!
- Oui, oui, je suis en train, regardez!
- Et sachez que vous vous exposez à des poursuites si vous diffusez des photos du lieu.
- Ha, ok... (Silence, et je ne faisais pas le fier même si ça me révoltait un peu qu'on fasse chier des amateurs).

Les deux types costumés reprirent le chemin d'où ils venaient en parlant dans leurs Talkies, et alors que je finissais de ranger mon matériel, je vis sortir de leurs bureaux deux autres types, "géants", baraqués, avec des bombers, brassards de sécurité, chaussures d'intervention, et le regard de tueurs qui vont frapper avant de poser des questions.
Autant vous dire que j'ai un peu balisé en les voyant, à ce moment là.
Du coup, je pris mes affaires mal rangées, et avec mon premier modèle, nous nous mettions donc en chemin, contraints à trouver un autre lieu.
Les deux molosses nous suivirent, tout en maintenant une distance de pression psychologique d'1m50 derrière nous, jusqu'à ce que nous ayons franchi un porche de la place du Louvre.

Leçon n°3 : Un photographe (de modèle ou pas), ça anticipe les autorisations de prise de vue.




Nous décidâmes alors de nous rabattre sur le pont des arts.
Et là, n'étant plus à l'abri des vents que procurait l'édifice du musée du Louvre, le froid devenait difficilement supportable.
Mais au moins, nous pouvions faire des photos sans se faire virer manu militari.
Et là, alors que je commençais à peine à prendre mes premiers clichés, le dieu Éole ajouta son grain de sel : un petit souffle dans le parapluie, et BLANG ! Le flash était au sol, et le parapluie était en charpies.

Leçon n°4 : Le parapluie, en extérieur et sans assistant, tu peux oublier !

Qu'à cela ne tienne, parapluie ou pas, le flash étant encore fonctionnel, il fallait continuer.
Et vint alors la suggestion du modèle qui terrassa d'effroi le photographe néophyte que j'étais :
"N'hésite pas à me dire quelles poses que tu veux que je prenne, ce que je dois faire".

Bah merde alors, je ne savais pas du tout diriger un modèle; et là, j'étais un peu grillé. Tentant le tout pour le tout, je sortais une pirouette, et j'avoue ne pas savoir si elle a réellement fonctionné ou si je bénéficiais d'une clémence exceptionnelle, mais je répondis alors : "Je préfère n'avoir que des attitudes naturelles, d'un parisien qui profite de la beauté du lieu".

Leçon n°5 : Un photographe de modèle, ça dirige un modèle. Et pour diriger, il faut avoir en tête une destination et un chemin à emprunter.

Je dois admettre que j'étais tellement stressé et décontenancé par les déconvenues que je venais d'endurer que je n'ai à aucun moment, lors de cette première séance, pensé à la justesse de mon cadre et de ma composition.
Finalement, au bout de quelques photos, j'estimais avoir suffisamment de photos; et je dois avouer que les températures glaciales ont en grande partie fait le jeu. Je décidais donc de clore la séance.

Pour une première expérience, les photos ne furent pas catastrophiques, et surtout, j'ai appris quelques leçons essentielles sur une pratique qui est loin d'être aussi facile qu'il n'y parait.

19 juillet 2016

Seconde renaissance: la découverte de Steve Hiett


Année 2013, au salon de la photo au parc des expositions de Versailles !



Je n'y étais encore jamais allé; Je fus surpris à mon arrivée, de voir autant de monde présent. Il est difficile d'y circuler.

La majorité des visiteurs me parait constituée d'une horde de geeks atteints de fièvre acheteuse venant prospecter les sorties de nouveau matériel.
Je vois quelques égos surdimensionnés se confronter, et je préfère m'en éloigner.

En un peu moins d'une demi-journée, j'avais fait le tour des stands et sans être totalement déçu, je n'avais pas non plus l'impression d'avoir vécu une aventure exceptionnelle.

Et alors même que je me préparais à quitter les lieux, au milieu du brouhaha, j'entends l'annonce indiquant que la prochaine conférence avec Yann Morvan s'apprête à démarrer.
Je marche donc jusqu'au fond de l'expo ou se trouve l'espace des conférences. C'est bien plus calme ici. Manifestement, les visiteurs préfèrent satisfaire leur soif d'achats plutôt qu'apprendre des grands. Mais bon, après tout: "chacun fait fait fait, c'qui lui plait plait plait..."

Je commençais enfin à trouver un réel intérêt à ce salon.
J'enchainais les conférences, ravi de pouvoir avoir un aperçu sur la vision de grands noms de la photographie.

Arrive le tour de Steve Hiett, et là, ce fût pour moi le choc.
Avant tout, laissez moi vous présenter brièvement le personnage.



Photographe de mode, musicien, directeur artistique, né en 1940, a étudié les arts graphiques; a publié dans Nova, Vogue, Marie Claire. Il a également photographié Jimi Hendrix lors de son passage sur l'Ile de Wright !

Jusqu'alors, je n'étais qu'assez lointainement intéressé par la photographie de mode, et lorsque ses photos furent projetées, quelque chose en moi a résonné !
Il y avait une telle force dans l'esthétisme, les postures, les couleurs, le cadrage que je fus littéralement subjugué.
C'est là que j'ai compris ce que je voulais faire et le but que je cherche toujours à accomplir: Retranscrire cet force esthétique ! Trouver cet équilibre parfait entre la beauté du corps, du vêtement, du cadre...

Cependant, saisir la vision de Steve Hiett est une chose qui me parait être une quête du Graal. il faut dire que ce monsieur est ce que je décrirais comme un pur intuitif. Au sujet de ses photos, il a toujours cette explication : "Je ne sais pas trop, je ne guide pas les modèles, je les laisse faire, et là, je vois le truc, je le sens, je déclenche ! Et voilà !"

A t'il si profondément intégré son apprentissage en études d'arts graphiques que tout est devenu intuitif, ou a t-il toujours eu ce don en lui, cette intuition esthétique exceptionnelle?
C'est une question qui me hante depuis ce jour.

Sa démarche me fait penser à ces photographes de génie publiant chez National Geographic, qui savent saisir LE moment qui nous laisse tous bouche bée.
C'est une démarche qui est totalement hors-norme dans la photographie de mode, où d'usage, le moindre détail est sous contrôle, choisi avec la plus fine attention.

Quoiqu'il en soit, c'est à partir de ce moment là que je me suis mis en quête de mon premier modèle. Étape qui fera l'objet de mon prochain billet

En attendant, j'ai réalisé une vidéo (en anglais) dans laquelle je tente une analyse de 4 photos de Steve Hiett.







07 juillet 2016

Le retour à l'argentique

Alors que j'écumais les salles de concert, photographiant divers groupes, et que je ne me souvenais même plus de mon enfance à l'argentique, je ne sais ni pourquoi, ni comment, l'envie d'en faire s'est manifesté.

J'ai commencé à cherché sur les sites de vente d'occasion, quels étaient les prix de ces vieilles boites.
Quelle n'a pas été ma surprise de voir que les prix étaient parfois tout aussi élevés que certains numériques récents !

Il me fallait donc être judicieux, fouiner pour trouver un argentique abordable et qualitatif. C'est par la même occasion que j'ai découvert ce qu'était le moyen format. Ce format qui est en fait plus large que le full frame, que je croyais être le summum.

Mon choix, c'est orienté, question de budget, sur un Bronica ETRSi, appareil au format 6x4.5
(60mm x 45mm, alors que le full frame est de 24mm x 36mm)





Lorsque l'on commence à s'intéresser au fonctionnement d'un appareil argentique de cette catégorie, on se sent un peu désœuvré face à tous ces paramètres manuels qu'il faut prendre en compte pour son utilisation. Mais, en vieux linuxien, je suis une de ces personnes qui lisent ces putains de manuels.
Alors j'ai RTFM (read this fine/fucking manual) !

Et je me suis aventuré dans Paris, à photographier, tout et n'importe quoi.
Une des contraintes avec lesquelles on compose lorsqu'on vient du numérique, c'est qu'on ne peut pas changer de sensibilité ISO comme ça. (Bon, sauf avec la Portra, mais ça, je l'ai appris 2 ans plus tard).

Et une fois que l'on a grillé quelques pellicules, et bien, il faut (faire) développer les films.
Croyez-moi ou non, une peur stupide m'habitant, j'ai mis 4 mois avant d'amener mes films dans un labo. Et oui, j'avais peur que ces experts du labo se foutent de ma gueule si j'avais raté toutes mes photos.
C'est ma compagne qui m'a décidé à franchir le pas. En effet, comme elle m'a fait remarqué, ces personnes, tout d'abord, sont juste là pour faire leur boulot, et n'en ont rien à foutre que tu te sois viandé ; et ensuite, un véritable pro aura plutôt l'humilité de te conseiller et non de t'enfoncer. En plus, si il te pourrit la gueule, il perd au moins un client !

Bon, évidemment, il y avait un taux de déchets très important dans mes négatifs. Mais tout compte fait, pas plus qu'en numérique. Ça coûte juste plus cher en argentique...

Quoiqu'il en soit, il y avait parmi ces déchets quelques photos qui m'ont vraiment surpris par les qualités intrinsèques du support argentique, dont celle-ci, prise au salon de la photo 2013. (Salon très important et très décisif dans la suite de ma pratique photographique, mais ça, ce sera le sujet du prochain billet) :



Audi R8 - Bronica ETRSi - Kodak Ektar 100

04 juillet 2016

La photo de concerts

Après ma première épiphanie, me voilà donc lancé, muni de mon apn à la chasse aux concerts. Trouver des concerts gratuits ou à moindre coût à Paris est assez aisé. D'autant plus qu'en tant que musicien, je connaissais quelques petites salles où de jeunes (ou moins jeunes) groupes talentueux ou prometteurs pouvaient se produire.

La photographie de concert a ça d'intéressant qu'elle comporte une grande part d'imprévisible et de surprises (parfois bonnes, parfois mauvaises). Quoiqu'il en soit, je vais un peu changer de format ici et en profiter pour vous donner quelques astuces tirées de mon expérience dans ce domaine.




La première chose que j'ai dû faire, c'est une déconstruction, suite à ce qu'un autre photographe un peu trop prétentieux m'avait affirmé, concernant la balance des blancs.
En effet, celui-ci préconisait de préparer la BdB avant le début du concert, pendant la mise en place du plateau ou pendant le changement de plateau.
Alors NON ! Cela ne sert à RIEN et je vais vous dire pourquoi :

Avant le concert ou pendant le changement de plateau, vous avez une lumière d'éclairage ambiant qui n'a absolument rien à voir avec les lights que vous aurez pendant la prestation! Si bien que la BdB que vous avez préparé avant, vous pourriez faire des papillotes avec si elle était sous forme de papier. "Comment faire ?" Et bien voici :
- Shootez en RAW ! Ainsi, vous pouvez régler votre BdB au développement, dans Camera Raw ou Lightroom (Oui, lightroom, c'est du développement, pas de la retouche !)
- Mettez vous en BdB automatique ou mieux, en lumière du jour. En automatique, votre apn fera son possible pour ajuster la meilleure BdB. Cela dit, le problème est que ce calcul incessant a de fortes chances de mettre à mal vos batteries. C'est pourquoi, des 2 méthodes, je préfère encore me régler sur lumière du jour. De toutes manières, je corrige cela au développement dans Lightroom.

 La deuxième chose importante est d'avoir un objectif lumineux.
Dans la majorité des cas, la lumière sera insuffisante, et vous serez obligés de monter en ISOS.
Un objectif qui ouvre à f/1.4 ou f/1.8 est à préconiser.
Qui plus est, sachez que pour augmenter la sensibilité, un apn amplifie le signal numérique par une hausse du signal électrique. Et ça consomme de la batterie. Donc plus vous devez monter en sensibilité, plus votre batterie risque de se décharger rapidement. D'où l'intérêt d'avoir un objectif lumineux.
Et en environnement sombre, l'autofocus sera beaucoup plus poussif  et consomme d'avantage d'énergie.

La troisième chose, c'est de prévoir un objectif avec un angle suffisamment grand.
Dans une petite salle, si vous voulez prendre la totalité du groupe, vous risquez de vous trouver bloqués par un mur.
le 35mm me parait l'objectif idéal. Même avec mon 50mm, j'ai parfois été limité.

La quatrième chose à savoir, c'est que vous n'êtes pas le seul photographe, et que comme partout, il y a des personnes sympas et il y a des connards (N'ayant partagé le devant de la scène qu'avec une photographe femme sympa, je ne sais pas si il y a aussi des connasses. Probablement).
Alors, je vais vous faire le coup de la différence entre le bon photographe de concert et le mauvais photographe de concert ? Non, enfin presque.
La bonne attitude entre photographes de concerts, consiste à ne pas se gêner les uns les autres, et à laisser le champ libre à ses collègues quand on les voit en train de faire la mise au point.
Il n'empêche qu'il y a de gros abrutis qui auront l'amabilité de venir se placer juste devant vous à ce moment là pour faire leur photo.
Trois attitudes sont possibles à ce moment là :
- Profiter du changement de plateau pour une discussion à l'amiable. Mais d'expérience, le photographe connard est tout simplement un connard dans la vie et te dira qu'il n'en a rien à foutre.
- Faire de même avec eux de manière systématique, jusqu'à ce qu'ils râlent, et à ce moment, leur répondre bien fort à l'oreille : 'T'as vu comment c'est casse-couille, hein ?!"
- L'autre attitude, plus violente, c'est lorsqu'ils font ça, de les bousculer violemment, quitte à les faire tomber, pour reprendre sa mise au point.

La cinquième chose à savoir, c'est que mieux vous connaissez un groupe, plus vous pouvez anticiper leurs actions ( sauts sur scène, headbang, gestuelles , mimiques...) et saisir des moments forts.

La sixième chose à intégrer dans ses habitudes, c'est de toujours avoir le pare-soleil et un filtre UV sur son objectif. Non pas pour des raisons de lumière ou de flare. Pas du tout ! Non, uniquement parce que vous n'êtes pas à l'abri d'un geste fatal de la part d'une personne du public, surtout dans les concerts de metal, ou de punk. Les pogos peuvent être particulièrement violents et houleux; un mouvement malencontreux en direction de votre objectif est d'une grande probabilité.

Le truc imprévisible en concert, c'est la lumière. Tel un chasseur ou un prédateur, vous vous devez d'être à l'affut du moment opportun, le moment magique entre l'attitude des musiciens et la lumière qui les met en valeur.
Ce côté imprévisible a aussi un mauvais côté. Dans certaines salles, la lumière est tellement pourrie, que vous ne pourrez rien shooter de bon. Mon conseil, lorsque cela, arrive, c'est tout simplement de ranger votre apn. Vous n'obtiendrez rien d'autre que de la frustration.


N'oubliez jamais que les petits groupes sont friands de photos car ils en ont besoin pour construire leurs pages, leurs réseaux sociaux et les rendre consistants. C'est une opportunité pour vous, photographe, de pouvoir exercer votre passion.

02 juillet 2016

Un premier pas vers l'humain

Certes, photographier des fleurs, c'est bien. C'est très bien même ! Mais à moins de vouloir faire de la botanique sa spécialité, ce qui sous-entend de connaître les noms latins et vernaculaires de nombreuses espèces, il faut évoluer.

L'évolution s'est faite, plus ou moins malgré moi.

Il faisait chaud, été 2013, Paris plage venait d'ouvrir, et j'étais donc parti photographier des fleurs, je ne sais plus dans quel jardin parisien. et je n'avais absolument rien photographié.
A ce moment, je ne sais plus par quel hasard, j'apprends que la mairie de Paris organise des concert en plein air gratuits. J'appelle, mon guitariste, pour lui proposer de voir ces concerts.
Et nous voilà parti pour y assister.

La place de la mairie est bondée de monde, et les moyens techniques mis en œuvre par la ville de Paris sont assez impressionnants ! Et alors que je me trouve là au milieu de cette foule, je vois toutes ces personnes en train de capturer des photos avec des smartphones, des compacts, des bridges, des réflex...
Et là, je me dis : "Bah pourquoi pas tenter". J'avoue, sans grande conviction.

Et je commence à shooter comme je peux,  les bras tendus  vers le ciel pour viser au dessus de la foule, écran rabattu vers le sol pour pouvoir cadrer.

3 groupes plus tard, on commence à fatiguer, et chacun rentre chez soi.

Je ne regarde les photos que le lendemain, et là, quelle surprise ! Dans le lot de photos relativement correctes, il en est une qui, à juste titre, sort du lot :


(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)


(Groupe : Lily-wood & the Prick)

Cette photo demeure à ce jour la meilleure photo de concert que j'ai réussi à prendre. Ou tout du moins, la photo de concert dont je suis le plus fier.

Une grande révélation se fait à moi. En effet, je suis musicien, je vais voir plein de groupes jouer, pourquoi ne pas prendre des photos de ces évènements ?

Un petit pas vers l'humain. Un grand pas pour le photographe !

30 juin 2016

L'étape essentielle de la photographie de fleurs

"Que le photographe qui n'a jamais photographié une fleur me jette la première pierre !"






Si une bible du photographe était écrite, cette phrase devrait en faire partie.
Côté matériel, j'ai donc abandonné mon Sony a250 pour évoluer vers le Sony A77.





Mes luttes avec les réglages de bases, que j'évoque dans le précédent billet, sont amoindries. Je fais toujours des erreurs, mais je me ré-intéresse petit à petit à mon environnement.

Et comme tout apprenti-photographe, on finit toujours, à un moment ou à un autre, par aller dans un jardin, et par se pencher sur une fleur.
Bien que certains trouveront cela puéril, gnan-gnan, ou autres, c'est un exercice qui a de fortes valeurs pédagogiques.

Le premier élément que l'on apprendra à prendre en compte avec la photographie florale, c'est la gestion des couleurs, et tout particulièrement du vert.

Le vert est une couleur très particulière, très abondante à l'état naturel. Et l’œil humain est particulièrement adapté à la captation de la teinte verte.
Nous sommes si sensibles à la couleur verte et à toutes ses nuances, que les capteurs des appareils photos ou les écrans nécessitent de traiter plus d'informations pour pouvoir la capter et la restituer.

C'est pourquoi, bien photographier le vert, de manière à ce qu'il ne soit pas trop présent, ni trop absent, est une étape importante de l'apprentissage photographique.

Mais revenons-en aux fleurs en elles-mêmes. Je ne pense pas me tromper en affirmant que : La première chose à quoi pense l'esprit humain lorsqu'on lui évoque le mot fleur, est la couleur.

Cette multitude de couleurs est une aubaine pour l'apprenti-photographe. Ainsi, il convient, à mon goût de souvent photographier des fleurs, et de s'attacher à faire en sorte de restituer les couleurs, ou de faire ressortir une couleur en particulier.
Et vous constaterez aussi les difficultés de contrastes que cela engendre. Bien exposer le bleu profond ou le pourpre, le rouge vif, lorsqu'il côtoie le blanc est une initiation au choix d'exposition que l'on aura à faire durant toute sa vie de photographe.

L'autre caractéristique des fleurs à laquelle on ne pense pas de prime à bord, est la texture. "Mais comment restituer la texture ?", me demanderaient certains. Par la luminosité et son orientation.
Voici une autre des leçons importantes que la nature florale va vous enseigner !
Cherchez la direction lumineuse qui restituera au mieux la texture de la pétale que vous essayer de capter. Pour cela, le temps sera votre allié. Du matin, au soir, cherchez le meilleur moment. Et notez quelque part vos observations. Et essayez de reproduire le résultat, pour valider vos observations.

La profondeur de champ... La nature n'a pas fini de vous donner des leçons ! Dans l'abondance des végétaux, attachez vous à isoler une fleur de ses congénères, en expérimentant, avec votre distance vis-à-vis d'elle, l'ouverture de votre diaphragme, la distance entre les fleurs...

La composition, le cadre, la règle des tiers ! Autant de notions de photographies peuvent servir d'entrainement avec les fleurs.

Aussi expérimentés que vous puissiez être, revenez fréquemment à cet exercice de photographie florale. Il est riche en enseignements, et peut se comparer à un exercice de maintien en forme comme peut l'être une séance d'exercice physique.


28 juin 2016

Le premier Reflex ou " L'apprentissage par la douleur ".

Après quelques années d'utilisation, mon loyal compact Fuji finit par rendre définitivement l'âme. C'est la crise !

Entre temps, j'avais réussi à trouver un emploi, et jouissait donc de la possibilité de le remplacer sans avoir à dépendre de la charité de mes parents.

Alors que j'errais dans un Cash Converter, à la recherche de tout et de rien, je tombe sur la vitrine où sont disposés les appareils photos et là, je suis pris d'une crise d'achat compulsif, et demande à un des vendeurs lesquels parmi ceux-ci sont des réflex.
Le choix était plus que limité, et seul un Sony @alpha a250 en était un! Compte-tenu de son prix très accessible, je me lance à l'aventure !
Le p'tiot était accompagné d'un objectif standard 18-55mm, de qualité juste correcte!





Et là, je découvre le fait que la photographie, ce n'est pas qu'appuyer sur un bouton. Fini l'esprit lomo ! Plus d'assistance car je me décide à tout faire en mode manuel. Et ce fût parti pour un florilège de flous de bougés, de sous-expositions, de sur-expositions, de gros n'importe quoi.

Seule photo potable que j'ai réussi à retrouver (Myspace ayant, dans sa migration, supprimé toutes mes photos), étant celle-ci:





Je suis bien incapable de me souvenir de ce que j'ai pu photographier avec ce reflex. Seule la pénibilité de l'exercice me revient en tête lorsque j'y repense.

C'est cependant dans cette douleur que j'ai appris toutes les notions de base :
- sensibilité iso
- vitesse d'obturation
- ouverture
- profondeur de champ
- balance des blancs

Et durant cette période d'apprentissage, on oublie toujours plusieurs de ces paramètres lorsqu'on prend une photo, ce qui conduit inévitablement à des photos ratées !

Tout le mode de pensée consistant à observer l'environnement, que j'avais appris avec mon compact, n'existe pas à ce moment là.
Ma concentration est absorbée par des notions techniques de base.

Et comme si cela ne suffisait pas, c'est forcément le début de l'apprentissage de photoshop.
Le sentiment que l'on ressent lorsqu'on commence à utiliser ce logiciel, est le même que celui que l'on éprouve lorsqu'on ouvre le capot de sa voiture sans rien y connaître en mécanique :
"Mais qu'est-ce que c'est que cette usine à gaz ?"

Le reflex, suivi de photoshop, ce fût la double peine ! Le radar qui te flashe après qu'un dos d'âne ait détruit tes suspensions.

Je n'ai aucun souvenir agréable de cette période d'apprentissage; et de nombreuses années après, je me demande où j'ai bien pu trouver la détermination pour ne pas tout abandonner là!

Cependant, cette barrière, et la douleur que l'on peut vivre pour la franchir, sont absolument nécessaires pour évoluer

No pain, no gain !